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Appel et autres textes autour du « comité » de soutien.

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OYEZ, OYEZ ! Proposition de collectif bruxellois de soutien à la ZAD et à tous les milieux de vies qui sont menacés de disparition par les mêmes types de processus

Il était une fois dans la lande nantaise, quelques centaines d’hectares de bocages, forêts et terres agricoles habitées par de joyeux lurons,
appelées
« Zone à défendre ».
Certain-e-s vivaient là depuis toujours et s’organisaient déjà pour préserver leurs terres et leurs habitats, d’autres arrivèrent de partout pour leur prêter main forte lors du retour de la « Grande menace ».

En ces temps de disette et de crise, les forcenés du bitume et du kérosène revinrent à la charge avec leur projet mégalo d’aéroport du « Grand Ouest ». Au nom du soit disant « intérêt général public» et argumentant la légitimité de l’État de droit, ils entendirent en finir avec toutes formes d’opposition et de résistance à leur vision du monde.
Au nom du sacro-saint progrès économique, ils entendirent une fois encore raser les habitats, chasser les habitants et détruire toutes formes de vie humaines et non humaines.
Des légions de clones bleus casqués, épaulées de pelleteuses et autres bulldozers avides de « platitude », déferlèrent sur la région dans un nuage de gaz sans précédent. L’effet spectaculaire était réussi, mais c’était sans compter sur la détermination de nos gais lurons qui, une fois expulsés, revinrent, puis revinrent encore… Toujours plus nombreux, ils reconstruisaient ce qui avait été détruit, barricadaient les routes et réoccupaient la forêt.

L’écho de cette histoire a retenti aux quatre coins du pays et même au-delà des frontières. A tel point que le 17 novembre de l’an de grâce 2012, des dizaines de milliers de personnes convergèrent vers la petite bourgade de Notre-Dame des Landes pour montrer leur soutien et leur refus catégorique du projet des forcenés du bitume, chefs du gouvernement et autres valets de l’intérieur. Ces hommes et femmes venus d’ailleurs, alertés par l’imminence de la menace, virent sous leurs yeux ébahis s’ériger de belles maisons au sein de petites clairières, des refuges se hisser dans les arbres de la forêt de Rohanne et de jour comme de nuit tout un chacun s’affairant à contribuer à l’élaboration de ces nouveaux lieux de vie. Le chantier de construction, l’érection des barricades, les retransmissions radiophoniques et toute l’énergie qui en émanaient donnèrent à toutes les personnes présentes force et joie.

Malgré les assauts incessants qui suivirent et se poursuivent encore, les forces partagées résonnent toujours dans la lande nantaise. Ce murmure qui enfle sans cesse atteint aujourd’hui la grisaille bruxelloise et y fait écho. Nous proposons d’être cet écho et de s’organiser pour faire vivre cette lutte, la soutenir matériellement (collecte de matériel, transport du matériel, etc…) comme l’étendre partout où elle peut s’immiscer (action de soutien etc..).

La première assemblée du collectif bruxellois de soutien à la ZAD aura lieu le vendredi 30 novembre à 19h à l’Horloge du Sud (141, rue du Trône à Ixelles)

Soutenir la ZAD c’est aussi soutenir toute lutte qui s’élabore pour défendre des milieux de vie menacés par les dictats de l’aménagement économique des territoires partout où cela nous est imposé. De là cet appel est aussi une invitation à ce que chacun et chacune s’organise là où il vit pour défendre les lieux soumis aux mêmes types de processus de confiscation. Faire écho c’est aussi multiplier les foyers de lutte qui ne cesseront de se renforcer en entrant en résonance.

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Detour par Bruxelles

Pour retour à Notre-Dame-des-Landes

Depuis l’élan d’énergie importé sur la zone (à défendre) par les manifestants-bâtisseurs de la semaine dernière, la ZAD subit une contre-offensive massive de la part des forces de l’ordre. Le buirt assourdissant des bottes et les alarmes des bulldozers n’étouffent pourtant pas les cris des insurgés du bocages nantais. Chaque maison détruite, chaque morceau de forêt abattue, chaque parcelle de terrain expropriée, chaque habitant-e expulsé-e sont autant d’appels qui nous arrivent des régions humides de Notre-Dame-des-Landes désormais assaillies par les fourgons de CRS.

Ces appels résonnent en nous chaque jour de manière plus pressante. Ils nous traversent, nous transpercent, nous transcendent. Ils sont une des conditions de nos existences. Ils sont ce qui nous fit nous déplacer jusque là-bas, ce qui motiva la prise en chage d’une organisation politique et matérielle contre Vinci et son monde. Les échos du front font resurgir ici même, depuis Bruxelles, des envies collectives, des actions et des positions communes que nous pensions contraints de devoir abandonnées faute de vent suffisamment consistant nous poussant dans le dos.

Nous avons donc pris l’initiative de prolonger la lutte depuis ici et de matérialiser ce prolongement par la mise sur pied d’un comité bruxellois de soutien à la ZAD que nous appelons de nos voeux. Ce comité est appelé à devenir autant une arrière garde de force matérielle capable de pallier aux nombreux manques sur place en la matière, qu’une plate-forme nous permettant de converger autour de ce que le projet d’aéroport de NDDL représente comme symptôme pour une civilisation sur le déclin délétère. Ce comité est aussi un relais par lequel faire circuler ces voix qui au loin de font entendre. Il s’agit de se réapproprier les vacarmes des pelleteuses sabotées, de faire retentir les bruits des routes éventrées, des barricades enflammées et des solidarités effectives. Il s’agit de porter, avec les camarades de NDDL, nos velléités de liberté collective, nos imaginaires et notre refus du vieux monde. Se sentir proches, mêmes à des kilomètres, partager un commun, des en-vies, se trouver, tel est le pari que prendra ce comité.

Nous donnons donc rendez-vous à tous ceux et toutes celles qui se sentent traversé-e-s, à sa manière, par la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, pour donner forme au comité de soutien à NDDL.

 

2 réponses à textes / documents

  1. Vladimir Ringorsky dit :

    bonour,

    ce jeudi 6 décembre 2012, le Comité Ecoumènique de Bruxelles, fraction librecommelair du comité de Mexico, a accompli coup sur coup deux coups d’éclats voire deux coups d’éclate.

    A 15h précises, le comité a pénétré dans le Musée Royal de l’Armée jusqu’au hall consacré à l’Aviation, pour y inaugurer une nouvelle pièce : la maquette du projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes. Recueillement solennel, coupure de ruban, discours. Le tout sous l’oeil de la caméra de notre média indépendant (images bientôt sur ce site).

    Peu de temps après, le comité s’est transformeurisé en avion arborant sur ses ailes en carton biodégradable la cocarde « QASSAM VINCI ». Cette sorte de tortue romaine à réaction a cherché à atterir sur le terrain de l’Ambassade de France de Bruxelles, sans succès toutefois puisqu’il a été contraint de s’écraser sur la porte vitrée de l’entrée Sud.

    Résultat de la journée ? Bruxelles 2 – F.C. Liège 0.

    A très bientôt !

    (Et salut à tous les zadiens de la terre !)

  2. Vladimir Ringorsky dit :

    Comité Ecoumèniste de Bruxelles

    A l’attention de
    Monsieur Régis De Pauw
    Directeur du Musée de l’Aviation

    Cher Monsieur,

    Le Musée de l’Aviation a pour fonction de conserver les vestiges de l’Histoire
    de l’aviation.

    Bien que nous convenions que cette société et son aviation mériteraient d’y
    figurer intégralement et depuis belle lurette, nous tenons ici à nous montrer
    sinon progressistes, du moins progressifs : aussi nous contenterons-nous pour
    l’heure d’offrir à votre vénérable institution une pièce, une seule, mais d’un
    intérêt remarquable.

    Il s’agit d’un projet qui n’aurait déplu ni à Aménophis IV (pour son côté
    pharaonique) ni à l’Imperator Jules – Veni Vidi Vinci – César (pour son
    obsession toute impériale des voies rapides). Le projet ? Un délire de
    bétonnage de bocages vieux de plus de quarante ans, un projet mégalomaniaque dont la date de péremption est aussi dépassée qu’un cycliste asthmatique aubord d’une autoroute allemande.

    Nous voulons parler, vous l’aurez compris, de ce bon vieux cauchemar d’Aéroportde Notre-Dame-des-Landes, dont l’impact eut été comparable à celui d’une météorite géante. Comme vous le savez, d’ambitieux politiciens et de voraces transnationales auraient voulu faire de Notre-Dame-des-Landes l’étoile mystérieuse de leurs projections les plus planantes : elle n’est déjà plus
    qu’un mannequin de cire digne du musée Grévin !

    C’est avec une émotion assez intense que nous déposons en ce jour, dans votre
    Musée de l’Aviation, la maquette de ce fantasme anachronique, brontosaure
    empaillé-né, rampe de lancement à peine secrète pour V1NCI, heureusement
    reléguée dans les poubelles de l’Histoire du développement capitaliste.

    Nous tenons à vous remercier, cher Monsieur, pour les soins que vous porterez à cette pièce, souvenir d’une époque heureusement révolue, où l’on nous saturait d’autolimitation individuelle tout en construisant des infrastructures à
    nuisances durables, une époque sordide où tout ce qui n’était pas volatilisé
    par flux se trouvait exclu.

    A très bientôt !

    Pour le comité,
    Camille Zaad

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