“ Smeergen architect ” est une injure marollienne qui a une origine bien bruxelloise. Pourquoi diable le bon peuple des Marolles a-t-il voué depuis quelques lustres une haine aussi féroce qu’injustifée à la corporation respectable entre toutes des architectes ? Ah ! C’est que ceux qui questionnent de la sorte ne se souviennent plus des fureurs maroliennes d’il y a quelque cinquante ans. Alors, la pioche des démolisseurs fit tomber foule de bicoques vétustes entre la rue aux Laines et la rue des Minimes. Cela afin de faire place nette pour l’édification de l’énorme Palais de Justice. Depuis lors “architecte” et “ennemi” devinrent pour les Marolliens évincés des synonymes égalements exécrables.
C’est de l’époque de l’exproriation des Marolles pour la construction du Palais de Justice que date aussi la création du Quartier du Chat à Uccle.
La construction du Palais de Justice, dit G. R. Dans “Le National Bruxellois” du 12 avril 1936, par Joseph Poelaert, entraine, au siècle dernier, la démolition d’une importance portion du quartier des Marolles. De là, l’irascible rancoeur de nos Marolliens contre cet “architecte”. On sait qu’ils commirent quelques déprédations lors de l’inauguration de ce monument gigantesque. On les dédomageait cependant, lorsqu’on les exproriait. Mais toucher aux Marolles, détruire leurs venelles, leurs impasses natales, cela leur paraissait un crime ! “
Nos concitoyens donnent parfois aux mots français une signification bien fantaisiste.
Ainsi la jeune prévenue, belle enfant du beau quartier des Marolles, que M. Le Président interroge sur ses antécédents, répond en pleurant : “Nous sommes de braves gens, il n’y a pas d’architecte dans la famille” – et les habitant des rues du Faucon et de l’Eventail, qui ont envahi la salle d’audience, semblent admirer le tact et l’à-propros de cette réponse.
C’est, du reste, l’expression “architecte” qui a amené une scène de pugilat entre la demoiselle en question et un commissionnaire. A la honte du sexe fort, le commissionnaire a été honteusement “tombé”.
Mais écoutons la prévenue qui, interpellée en flamand, a répondu avec une modeste fierté : “ Monsieur le Juge, je parle français, sais tu ! “.
J’avais été acheter du pétrole, dit-elle. – Le commissionnaire qui a “une pique” sur ma famille a crié “ Tu es une scandale, et ton frère est un architecte”. Alors, ça m’a mis en colère et je lui ai donné, sur sa figure, une “clache” avec ma cruche à pétrole.
Le Président. – Parce qu’il vous avait appelée scandale ?La prévenue. – Non ! Ca, je sais prouver que je le suis pas. Mais il a dit que mon frère est architecte ; (éclatant en pleurs) mon frère est un brave garçon, soldat dans les guides ! Jamais une punition ! Un agent de police, cité à décharge, déclare qu’en effet la prévenue et son frère ont une excellente conduite. Il ajoute que s’il avait entendu le mot “architecte” il eût conduit l’insulteur “au bureau”. La belle pétroleuse en est quitte pour dix francs d’amende. Mais voilà la jurisprudence fixée sur le sens du mot “architecte”. (Journal des Tribunaux, 1883.)
et ça c’est une coquille chuppose :
« des fureurs maroliennes d’il y a quelque cinquante ans ».
Nenni, m’fi ; 150, hein, dis !
dis un peu, ketje, ou maske ; c’est schiiven’ ARCHITEK qu’on dit à brücèl, t’sé…